Dix heures du matin. Je souhaitais faire un tour au restaurant avant de partir en direction de l’habitation de mon amie. Le jour de repos était consacré à Nino. Elle souhaitait m’annoncer une nouvelle et il en fallait pas plus pour que je lui rende visite. Les parents se chargeraient du commerce toute la journée mais, aussi la soirée. Ils travaillaient deux jours par semaine et je faisais le reste avec les employés. Depuis l’annonce de la grossesse, ma famille souhaitait m’offrir plus de temps libre. Un repos qui semblait mérité malgré mon entêtement. Je devais toujours bouger. Si ce n’était pas au travail, je m’occupais sans cesse à la maison entre les tâches ménagères et les passions. Les proches m’ordonnaient de moins virevolter dans tous les sens depuis un mois. Je ne me sentais pas fatiguée à part quelques exceptions. Cependant, quand cela arrivait, je n’hésitais pas à m'affaler plusieurs heures dans le canapé. Une brève conversation avec les Martelli avant d’inspecter les cuisines une dernière fois et je partis pour le quartier résidentiel où Nino logeait. J’espérais seulement qu’elle n’avait pas d'ennuis à cause de son travail. Une femme dans cet univers, cela ne devait être rose tous les jours. Certes, Nino possédait un caractère d’acier mais parfois ce n’était pas suffisant. « Arrête de bouger comme ça, espèce de fou. » Jack ne tenait plus en place sur le siège passager. Impatient comme sa maitresse. Il reconnaissait probablement le quartier et croyait qu’on rentrait à la maison. J’avais fait le détour au restaurant mais cela aurait pu être évité. Nous habitions à quelques rues. James avait réussi à me réveiller en quittant la chambre pour son travail. Les matinées étaient rythmées par les Dunham qui se préparaient pour leurs journées. En général, je me levai aux même horaires pour me charger des papiers administratifs. Avec le bébé, je me forçais à dormir plus de sept heures par nuit. J’avais cette chance de pouvoir changer mes congés grâce à mes parents mais, je préférais avoir des habitudes. Nino rentrait dans les obligations. Dès qu’elle avait du temps à me consacrer, je sautais sur l’occasion. « Jack, sonnette ! » Les mains prises par les pâtisseries, je demandai à mon chien d’appuyer sur le bouton avec son museau. Nino ne prit pas longtemps avant de m’ouvrir. « Livraison de cookies faits par mes soins. » Une bise avant de pénétrer dans sa demeure pour déposer les gâteaux sur la table d’entrée. J’en avais peut-être fait pour un régiment.. Elle en aurait pour une semaine. « Alors, qu’est-ce que tu as ? Dis le moi car je patiente depuis hier soir et je déteste ça. » Trop curieuse pour ne pas savoir les choses dans la minute. Avec la mexicaine, nous nous connaissions depuis trois ans mais, j’avais l’impression que cela faisait plus longtemps.