Tyson tournait en rond près de sa boîte qui contenait ses croquettes et ses jouets. Il sentait que je me préparais pour sortir, peut être qu’il devait penser qu’on allait se balader. Mais rien de cela, j’allais le rendre à son maître, Noah, qu’il n’a pas vu depuis deux ans. Autant dire une éternité pour cette bête, j’espère qu’il va le reconnaître pour qu’il rentre chez lui. Je finis de mettre ses dernières affaires dans la caisse avant de prendre sa laisse. C’était le grand jour pour nous deux, lui va retrouver son maître, quant à moi, je vais le voir en liberté pour la première fois après deux ans derrière les barreaux. Et après plusieurs nuits à réfléchir et une bonne dizaine de paquets de cigarettes, j’ai décidé de lui dévoiler qui je suis réellement et que c’est à cause de moi qu’il s’est retrouvé en prison mais aussi que sa peine a été réduite. Enfin, j’attendrais le bon moment pour lui en parler, connaissant son caractère impulsif, il vaut mieux attendre quand il sera calme et de bonne humeur.

Dès qu’il a vu la laisse, je ne pouvais plus rien faire de plus que la lui mettre et partir. La caisse dans le coffre, je peux enfin le faire monter. Pendant tout le trajet, il avait la tête hors de l’habitacle et profitait du vent. En le regardant, je ne pouvais pas m’empêcher de rigoler en voyant ses babines voler au grès du vent, il n’avait aucune allure comme ça. En y pensant bien, ça va me faire un pincement au cœur de le rendre à Noah, je m’étais attachée à cette boule de poils, voire même un peu trop. On l’avait trouvé en quelque sorte à deux et c’est grâce à moi qu’il a un aussi beau nom. Noah n’était pas très doué pour trouver un nom, heureusement que j’étais pour sauver la casse ; qu’est-ce que ce sera pour son enfant, un sourire se dessina sur le coin de mes lèvres rien qu’en y pensant. Attendant à un feu rouge, je vis cette pâtisserie qui vendait les donuts préférés de Noah, après qu’il soit passé au vert, je me gare juste devant et entre dans la boutique. Par chance, il en restait deux, voir toutes ses merveilles de sucres me fait saliver que j’en décide d’en prendre un assortiment. L’achat supplémentaire effectué, je peux enfin reprendre ma route.

Dix minutes plus tard, me voilà garée en face de chez lui, après avoir pris une grande inspiration, je sors enfin de ma voiture. Je libère Tyson, je réussis à prendre sa laisse dès qu’il est sorti et ai pu le retenir de traverser la route. Je sors ensuite sa caisse puis pose dessus la boîte de pâtisserie et reprends la laisse du chien. Il devait bien avoir une dizaine de mètre entre la voiture et la porte d’entrée mais entre le chien qui tire pour aller partout et la caisse qui n’est pas légère, c’était le parcours du combattant. Arrivée devant, je toque à la porte et pose la caisse par terre. Tyson rapprochait dangereusement sa truffe de l’emballage du carton, je donne un coup sec de laisse, ce qui me donna le droit à un regard d’incompréhension de sa part. Quelques secondes plus tard, la porte s’ouvrit et dévoila Noah. Je remets en place ma jupe et mon débardeur et lui sourit. J’ai fait un effort et pour spécialement pour lui j’ai mis une jupe, chose que je fais quasiment jamais du fait de mon boulot. En guise de haut, un simple débardeur gris faisait l’affaire et des sandales noires, ce n’était pas grand-chose mais sans me vanter, cette tenue mettait mes courbes en valeur.
« Salut Noah, enfin un homme libre ? »